Que Vladimir Poutine ait des tendances paranoïaques nourries par son ancien métier autant que par l’histoire de son pays et ses propres expériences de vie, c’est très probable. Qu’il ait par ailleurs une tendance à la mégalomanie qui s’est affirmée depuis 22 ans qu’il est à la tête de la Russie au vu de ses succès et de l’adhésion d’une part significative de ses concitoyens à ses vues de restauration de la puissance russe, c’est également tout à fait possible. Mais est-il en rupture avec la réalité, impossible à dire.
Absolument oui, comme je laisse tomber celle de la maladie de Parkinson ou d’une autre maladie dégénérative grave ou d’un cancer, toutes pistes évoquées par certains médias mais que rien ne permet de nourrir. L’explication des décisions catastrophiques prises par Vladimir Poutine ces dernières semaines me semble plus être à rechercher dans son parcours personnel et dans la manière dont il vit depuis deux ans….
L’expérience de la démocrate a échoué : on a promis au peuple la liberté et il a eu la corruption, la mafia, la violence. Issu du KGB mais proche à l’époque des libéraux économiques qui dirigent Saint-Pétersbourg, Poutine est le représentant d’une caste «les Ministère de Force » comme disent les Russes pour désigner la défense, l’intérieur et les services de de renseignement et de sécurité qui veulent restaurer l’autorité tout en construisant un système économique. C’est ce qu’il fera en rétablissant ce qu’il appelait la « verticale du pouvoir » et en éliminant les oligarques qui ne jouent pas le jeu.
Dans un deuxième temps, il va s’employer à reconstruire une nation puissante et respectée internationalement à travers les opérations en Syrie, en Libye, en Afrique centrale et maintenant au Sahel. Mais là, il se heurte de plus en plus frontalement à l’Occident…
Oui en effet et les sanctions qui suivront. Vladimir Poutine comprend qu’il ne peut plus composer mais doit s’imposer. A l’intérieur, son régime se durcit, à l’extérieur, il est de plus en plus isolé.Mais chez lui aussi, il est isolé : son entourage se réduit à quelques hommes qui partagent ses idées, comme Lavrov aux Affaires étrangères ou Shuigu à la Défense. Et le covid n’a rien arrangé : aujourd’hui, seuls ceux qui acceptent de se soumettre à un test ou sont prêts à rester en quarantaine quatorze jours peuvent approcher Poutine.
Nous avons donc un homme de 70 ans, seul ou à peu près, investi d’une mission – reconstruire la grande Russie – et qui voit que le temps avancer inexorablement. Mal conseillé, entouré d’une cour très réduite qui le flatte il a probablement pensé que c’est maintenant qu’il devait mettre la touche finale à son œuvre : construire cet espace tampon qui en Ukraine, protégera son pays de l’influence et des armes de l’Occident.
L’idée était plus que discutable. Sa réalisation, aujourd’hui est catastrophique. Le tzar voulait pérenniser l’œuvre de sa vie, il est en train de la détruire.
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